Charles Emile Tournemine

Charles Emile Tournemine

Biographie de Charles Emile Tournemine ( 1812-1872 )

Fils d’un aristocrate qui ne le reconnaît pas et accepte tout juste de passer pour son oncle, Tournemine est élevé dans une extrême pauvreté. À l’âge de 13 ans, il entre à l'école des mousses et sert sur la goélette "L'Amaranthe". Il visite alors la Grèce, la Turquie (Smyrne), l'Égypte (Alexandrie), Chypre, la Syrie. Continuant son service jusqu'en 1827, il découvre l’univers orientaliste du Danube et de la Mer Noire, jusqu’au Nil et au Canal de Suez. Fortement impressionné et fasciné par les paysages rencontrés alors, Charles de Tournemine les peindra avec un attachement particulier.

En 1831, il s'engage au 11° Régiment d'artillerie où son père est colonel et restera dans l’armée jusqu’au 18 mars 1840. Commence alors pour lui une toute autre aventure : l’art.

Âgé de vingt-huit ans, il entre dans l'atelier d’Eugène Isabey et entame une longue amitié avec le peintre Auguste Raffet. À cette période, il côtoie les cercles romantiques de la jeunesse parisienne.Il devient dessinateur au Ministère de la Guerre en 1843, et effectue plusieurs voyages en Picardie, en Normandie et en Bretagne avec son maître Isabey.

Inspiré par ces voyages, Tournemine acquiert une notoriété de peintre de paysages, et expose pour la première fois au Salon des Artistes Français en 1846. Il se lie d’amitié avec Hildebrandt, Dupré et Joyant dont il collectionne les œuvres. L’artiste connaîtra deux périodes majeures dans sa carrière : la peinture de paysages de Bretagne de 1846 à 1855 puis la peinture orientaliste de 1855 à 1872.

En 1852, récompensé de ses convictions bonapartistes, il est nommé conservateur du Musée du Luxembourg par Napoléon III. Il reçoit des commandes officielles de l’Etat, dont « plage à marée basse, Bretagne » qu’il expose au Salon de 1853. L’année suivante, imitant ses amis Fromentin, Raffet et Dauzats, il décide de repartir au Moyen Orient. Son voyage en Algérie est une véritable révélation et marque le tournant décisif de ses thèmes d’inspiration. Il redécouvre les rivages d’Alger à Bône, le Bas Danube en 1860, l’Asie Mineure en 1863 et l’Egypte en 1869.

La peinture orientaliste est à l’honneur à l’Exposition Universelle de 1855, et Tournemine y expose quatre œuvres dont « Bords du Danube ». Au Salon de 1857, il expose le tableau que nous présentons « Café sur les Bords du Danube », et en 1859, deux autres tableaux « Café en Asie Mineure » et « Habitations près d’Adalia », qui suscitent une critique élogieuse. Dans toutes ses toiles, il s’avère être un observateur amoureux de la lumière, qu’il qualifie de « brouillard opalescent ». Limpide ou brumeuse, éblouissante ou tamisée, précise ou estompant le paysage, elle est souvent le sujet véritable de ses compositions. D’ailleurs, l’écrivain et membre de l’Académie Française, Maxime du Camp, écrit « M. Tournemine est un luminariste très distingué, la façon dont il distribue la clarté est toujours très judicieuse et franche, il fait fuir les lointains dans les profondes perspectives aériennes, il peint avec soin et sans négliger les détails qui tous concourent à l’effet général, il connaît tous les secrets de la lumière [] Un pinceau plein d’esprit et de lumière.»

En 1863 l’Etat lui achète « Promenade de femmes turques en Asie » et « Café à Adalia ». En comparaison à la vision d’autres artistes, l’Orient de Tournemine n’a rien de brutal, de pittoresque ni de clinquant. C’est un univers qu’il aborde de l’intérieur, avec une sensibilité toujours intime, chérissant les ruelles sinueuses des villes, les paysages semi-désertiques, les oasis verdoyantes, la tranquillité des cafés à la tombée du jour, ou la blancheur imposante des mosquées. Cet Orient accessible est peuplé de personnages, d’animaux et surtout d’oiseaux qu’il affectionne tant.

Ses vues d’Orient sont construites sur trois éléments majeurs de composition : l’air, la terre et l’eau. Ses toiles peuvent présenter une touche impressionniste grâce à l’effet créé par le miroitement de la lumière sur les eaux calmes.

La critique reconnaît unanimement qu’il sait traduire dans sa peinture toute la séduction de l’Orient. Son œuvre est celle d’un artiste qui a séduit ses contemporains par la subtilité de sa palette et dont les toiles parviennent aujourd’hui encore à retenir notre attention.



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