Charles Camoin

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Biographie de Charles Camoin ( 1879-1965 )

En tant que coloriste, j’ai toujours été et suis encore un fauve en liberté. Ch. Camoin 

Né à Marseille en 1879, Charles Camoin y suit des études de commerce tout en pratiquant le dessin à l’école des Beaux-Arts. Il reçoit en 1896 un « premier prix de figure » qui l’encourage à rejoindre Paris avec sa mère où il entre dans l’atelier de Gustave Moreau.
C’est là qu’il rencontre Matisse, Marquet et Manguin avec lesquels il quitte bientôt l’enseignement des Beaux-Arts pour rejoindre des ateliers libres et peindre en plein air dans les rues de Paris. Il en profite pour étudier le travail des Impressionnistes déjà exposé dans les galeries Durand Rueil et Vollard et également au Musée du Luxembourg grâce au legs Caillebotte.

En 1900, Camoin doit faire son service militaire qui le mène à Aix-en-Provence à l’automne 1901. Rassemblant son courage, il en profite pour rendre visite au peintre Paul Cézanne (1839 – 1906), dont le caractère difficile était bien connu des jeunes artistes. Cependant la rencontre entre les deux hommes se déroule si bien que le jeune Camoin entretiendra une correspondance assidue avec le maître jusqu’à sa mort, profitant ainsi de ses nombreux conseils. 

Camoin s’installe à Paris en 1903 et commence à exposer au Salon des Indépendants ainsi qu’au Salon d’Automne. La critique le remarque alors qu’il expose à la Galerie Berthe Weill aux côtés de Matisse, Manguin, Marquet et Jean Puy. Camoin se rend régulièrement dans le midi et réalise des paysages dans une touche enlevée, large et expressive. Il passe l’été 1905 avec Cross, Signac et Marquet à Saint-Tropez où ils peignent sur le motif dans une palette tout à fait nouvelle. Au fameux Salon d’Automne de 1905 il présente en Salle VII - bientôt qualifiée de « Cage aux Fauves » par le critique Louis Vauxcelles - deux paysages de Cassis tout à fait flamboyants. Et voilà Camoin rattaché au mouvement fauviste qui caractérise un emploi de la couleur de manière libre et un dessin souvent simplifié. Contrairement aux impressionnistes, Camoin ne s’intéresse pas à l’effet atmosphérique ou aux raffinements de la perception rétinienne mais plutôt à l’agencement des formes et des plans dans l’espace perspectif, mettant en application la leçon de Cézanne qui lui conseille de « faire du Poussin sur nature »

En 1908, la première exposition entièrement consacrée à Camoin se tient chez Daniel Henri Kahnweiler, jeune marchand d’origine allemande qui lui ouvre les portes des expositions européennes. Le voilà bientôt présenté au Salon de la Toison d’or à Moscou, à la Société Mànes à Prague, au Salon de la Libre Esthétique à Bruxelles au Sonderbund de Düsseldorf. Il expose même à New York en 1913.

Un séjour à Tanger chez Matisse durant l’hiver 1912 bouleverse son travail au point qu’il détruit les toiles de son atelier rue Lepic à son retour à Paris. Heureusement certaines toiles ainsi découpées sont récupérées et restaurées par le Père Soulier, célèbre marchand installé rue des Martyrs au marché aux Puces. L’histoire fait rapidement le tour de Paris et les œuvres rejoignent bientôt de prestigieuses collections. Ainsi en est-il du tableau aujourd’hui conservé au musée de Menton « Le Moulin rouge aux fiacres ».

Durant la Grande Guerre, Camoin est tout d’abord envoyé au front en tant que brancardier avant de rejoindre en 1916 la section de camouflage où il peint des toiles au kilomètre. Il y rencontre notamment Dunoyer de Segonzac et le poète Léon-Paul Fargue avec lesquels il restera lié d’amitié. À la fin de la guerre, le retour à la vie civile rime aussi avec vie de famille, puisqu’il épouse Charlotte Prost en 1920. Les peintures d’après-guerre renouent avec la délicatesse de la période tangéroise. Les nombreuses vues du midi réalisées à cette période dévoilent une lumière et une atmosphère intimiste qui le rapproche du travail de Matisse installé à Nice depuis 1917. Il affirme son goût pour une peinture sensuelle et spontanée, dénuée de tout prétention intellectuelle. 

Il partage alors sa vie entre son atelier parisien et de longs séjours à Saint-Tropez, ville où il trouvera refuge durant la guerre de 1939-1945. Il continue à exposer chaque année aux Salons d’Automne et des Indépendants, ainsi qu’au Salon des Tuileries. En 1955 il est promu Officier de la Légion d’Honneur et reçoit le grand prix de la Biennale de Menton la même année.

Dernier survivant du groupe des fauves, Camoin s’éteint dans son atelier de Montmartre en 1965. L’année suivante, le musée des Beaux-Arts de Marseille lui consacre une exposition regroupant 41 peintures. Suivront deux grandes expositions rétrospectives à Nice en 1971 et à Marseille en 1998. Le Musée de Montmartre lui consacre actuellement une exposition d’une centaine de tableaux et dessins sous le titre « Charles Camoin, un fauve en liberté ».

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