Félix Del Marle 

Félix Del Marle 

Biographie de Félix Del Marle  ( 1889-1952 )

Peinture concrète et non abstraite, parce que rien n'est plus concret, plus réel qu'une ligne, qu'une couleur, qu'une surface. C'est la concrétisation de l'esprit créateur. Félix Del Marle

Né à Pont sur Sambre le 21 octobre 1889, Félix Del Marle semble destiné à reprendre la brasserie familiale.  Mais il décide dès l'adolescence qu'il sera artiste peintre. Il deviendra un artiste protéiforme, passant du futurisme au surréalisme, de l’abstraction à la polychromie néo-plastique des usines Renault à Flins.

Entré aux Beaux-Arts de Valenciennes à l'âge de 16 ans, Félix Del Marle se fait rapidement remarquer par ses professeurs qui le récompensent pour ses peintures et croquis. Malgré les facilités dont dispose l'adolescent, ses parents ne se résignent pas à le voir exercer une activité aussi peu "sérieuse". Ils menacent de lui couper les vivres s'il ne se décide pas à reprendre la brasserie. Face à son obstination, ils mettent leurs menaces à exécution.

Déterminé à choisir sa vie, Del Marle prend son indépendance et embarque à 18 ans dans les soutes d'un paquebot assurant une liaison commerciale avec l'Extrême-Orient. Il y restera 2 ans, jusqu'en 1909. De retour, sur la terre ferme, il s'installe à Bruxelles, où pour subsister, il exerce le métier de peintre en bâtiment. Parallèlement à cette activité professionnelle, il "papillonne" entre différentes écoles des beaux-arts, cours de peinture et ateliers d'artistes. Il revient assez vite à Lille, où il suit également des cours à l'école des beaux-arts.

En 1910, ses parents arrangent un mariage avec une certaine Adonia Marcq. En cela, ils espèrent calmer ses ardeurs d'aventurier. Mais le mariage et son cortège d'obligations familiales tournent court puisque Del Marle part seul vivre à Paris en 1911.

La vitalité artistique y est très importante. Il fait la connaissance d’Apollinaire et se lie avec Gino Severini dont il partage un temps l’atelier. Il participe aux manifestes futuristes en rédigeant en 1912 le manifeste futuriste contre Montmartre. Ce courant est censé représenter le modernisme, la vitesse et la violence du monde de l'époque. Il peint des toiles aux noms évocateurs : Le métro, Le boulevard, Cahots de l'automobile et surtout Le Port (transposition futuriste de ses pérégrinations maritimes en Extrême-Orient). Del Marle est l'un des rares représentants français du futurisme italien.

Entre temps, en 1912, il a rencontré Marthe Leroy. Elle devient sa compagne qui donnera naissance à trois enfants, nés en 1916, 1920 et 1923. En 1914, la guerre éclate. Il part au front et en profite pour réaliser des croquis de villes en ruine et des portraits de ses compagnons de guerre. C'est en 1916, en pleine "boucherie" qu'il se rend compte de l'absurdité du futurisme. Il s'insurge contre le désintérêt que marque, selon lui, le gouvernement au sort des soldats partis au front. Il passe alors directement du futurisme à la caricature politique, où il exprimera jusqu'en 1923, ses convictions socialistes dans des revues satiriques.

A partir de 1924, la situation économique et sociale du pays s'améliore. Il se replonge alors dans ses recherches picturales. Il passe sa vie entre Paris et Lille. Ses recherches l'amènent à évoluer progressivement vers l'abstraction. Il travaille avec différents matériaux sur différents supports : huile sur toile, encre de chine, pastel sur papier, mine de plomb sur calque. Parmi les plus célèbres de ses réalisations de l'époque, on trouve la série des Rythmes marins, des Bleus mouvants (4 toiles peintes entre 1923 et 1927) ou des Contrastes gothiques (1925). 

Entre 1926 et 1928, il fait ses premières armes dans le néo-plastique. Il cherche surtout à promouvoir la polychromie architecturale. Il peint des toiles et conçoit beaucoup de mobiliers d'intérieur. Tous les meubles conçus par Del Marle sont fabriqués par Camille Delhaye, menuisier-ébéniste à Pont sur Sambre.

En 1928, le peintre, qui est également passionné d'aéronautique, devient secrétaire de l'amicale des aviateurs et des aéronautes de l'arrondissement d'Avesnes. Il peint un autoportrait, L'aviateur. C'est aussi, en cette année, qu'il devient président de la section d'Aulnoye de la ligue des droits de l'Homme et qu'il entre dans la franc-maçonnerie. 

Finalement lassé de cette vie trop trépidante, il décide de s'installer définitivement avec sa famille dans sa villa de Wimereux. Fortuitement, il entre en contact avec des moines bénédictins d'une abbaye toute proche. L'austérité, la ferveur et l'érudition de ces derniers l'impressionnent fortement. Il effectue plusieurs séjours à l'abbaye et finit par se convertir. Ces nombreuses retraites feront l'objet de croquis représentant la vie monacale. 

Cette conversion tardive au catholicisme (il a plus de 40 ans) fait évoluer son travail vers des représentations plus réalistes. Il dessine ou peint des fêtes foraines et des portraits, sans pour autant perdre de vue son travail d'inspiration religieuse. Cette période va durer jusqu'en 1940, où Del Marle redécouvre le surréalisme. 

En cette année 1940, après un bref passage en Mayenne, suite à l'évacuation, Del Marle revient s'installer à Pont sur Sambre, en pleine zone occupée. Il goûte alors au surréalisme qui exprime un idéal de liberté face au fascisme et au stalinisme. Il peint, entre autres, La femme arbre et L'homme arbre dont il est difficile de ne pas penser qu'il n'ait été inspiré par la forêt de Mormal toute proche. 

En 1945, au terme de la guerre, il renoue avec l'abstraction et la polychromie. A partir de 1949, Del Marle tente d'appliquer ses recherches picturales polychromiques à l'architecture. Il fonde le Groupe Espace avec André Bloc en 1951 et assure la polychromie de l’usine Renault à Flins à la demande de l’architecte Bernard Zehrfuss. Il est vrai que la période y est favorable : la croissance des villes est quasi exponentielle, les constructions nouvelles sont nombreuses et la période est submergée par une vague de modernisme effrénée. Felix Del Marle est convaincu que l'artiste a un rôle considérable dans cette nouvelle société. Il réalise la mise en couleurs de la foire de Lille, ou encore, des polychromies pour des logements ouvriers. Alors qu'il semble atteindre l'apogée de sa carrière, il meurt d'un cancer du poumon en 1952.

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