Albert-Simon Bussy 

Albert-Simon Bussy 
Albert-Simon Bussy 

Biographie de Albert-Simon Bussy  ( 1870-1954 )

Issu d'une famille de la bourgeoisie de Dole et doué pour les beaux-arts, le jeune Albert-Simon Bussy suit d’abord des leçons à l'école de dessin locale, puis grâce à l’obtention d’une bourse entre, en 1886, à l'École nationale des arts décoratifs de Paris. 

A Paris, il va se lier d’amitié avec de nombreux artistes : Georges Rouault, Paul Audra, Eugène Martel, Henri Evenepoel, Dominique Bianchi ou Henri Matisse et intégrer les Beaux-Arts. Là, sous l’égide de son professeur Gustave Moreau, il réalise des copies des œuvres d’Holbein, Rubens, Rembrandt, Léonard de Vinci dont certaines sont achetées par l’État français. Albert-Simon Bussy fréquente également l'Académie Julian où il participe à la constitution du groupe nabi avec Paul Sérusier mais sans collaboration ultérieure à ce mouvement.  

Cependant, le jeune artiste désire s’évader de Paris et de l’ambiance des ateliers. En 1896, il entreprend un voyage dans les Alpes françaises, suisses, allemandes et autrichiennes et en rapporte une série de paysages au pastel présentés l’année suivante chez Durand-Ruel. 1897 est ainsi une année de grands succès : Simon-Albert Bussy expose également au Salon de la société nationale des beaux-arts, et au quatrième salon annuel La Libre Esthétique à Bruxelles.

L’année 1898 marque une rupture pour celui qui signera désormais ses œuvres « Simon Bussy ». Il entre à l'académie Carmen que vient de fonder le peintre James Abbott McNeill Whistler grâce à l’amitié qui le lie avec Auguste Bréal et sa famille.

A l’automne 1901, il s’installe à Londres, commence à exposer à la Carfax Gallery où il côtoie notamment Sargent. Pour subsister, Bussy ouvre dans son atelier une classe réservée aux femmes où il retrouve certaines de ses connaissances rencontrées à Paris, dont Dorothy Strachey. A la suite d’une brûlure au visage et aux mains, consécutive à l’explosion d’une lampe dans son atelier, Bussy est hébergé et soigné chez les Strachey. Là, Dorothy annonce bientôt ses fiançailles avec « Little Bussy » comme on le nommait affectueusement. L’arrivée de l’artiste dans cette vieille famille écossaise fait l’effet d’une bombe, mais l’ouverture d’esprit de Lady Strachey permet le mariage.  Le voyage de noces les mène à Dole puis à Beaulieu. Lors d’une promenade, ils trouveront leur future demeure : La Souco près de Roquebrune qu’ils achètent en août 1903 avant de s’y installer au printemps 1904. 

Simon Bussy expose au Salon d’Automne de 1905 à 1913, ainsi que chez Durand Ruel à Paris et à Londres à la Carfax Gallery, à Leighton House ou encore à la Goupil Gallery. L’artiste continue de peindre de subtils portraits, des vues de son jardin, de sa maison et de la campagne environnante.
Après la grande guerre, Bussy oriente son travail vers la réalisation de pastels animaliers, traités avec un grand souci du détail et une simplification des formes qui feront sa renommée. Il expose son travail à Londres et à Paris, notamment à la Galerie Charpentier. 

La Souco devient au fil des ans un véritable trait d’union entre les écrivains du « Bloomsbury Group » et celui de la Nouvelle Revue Française. André Gide, devenu un intime du couple, permet la rencontre avec Roger Martin du Gard ou encore Paul Valéry dont Bussy livrera des portraits magnifiques.
La vie à Roquebrune est rythmée de voyages qui permettent au peintre de rapporter des études de paysages ou d’animaux venant nourrir son travail en atelier. En 1922, la ville de Roquebrune commande un monument aux morts à Bussy qui réalise pour l’occasion un petit temple grec dont le fond est occupé par une mosaïque. L’ensemble sobre et harmonieux sera salué par la critique. 

En 1925, Bussy expose chez Druet un ensemble de quarante peintures et soixante-deux pastels sous le titre « Simon Bussy, oiseaux et animaux ». Cette exposition renforce l’attrait du peintre pour les animaux, et en 1927, Bussy crée un bestiaire aux larges aplats de couleurs qui accompagne les poèmes en prose de Francis de Miomandre.

La production de Bussy reste en marge des grands courants artistiques de la première moitié du XXe siècle et demeure parfois critiquée. Selon ses propres mots, ses « animaux n’ont rien de fantaisiste ; ce sont de véritables portraits où je veux que la ressemblance se dégage de l’accidentel avec toujours plus de netteté, de précision, de pureté ».

Déjà âgés, les Bussy quittent Roqueburne pour s’installer dans un appartement à Nice en 1937. La Guerre les affecte terriblement et c’est grâce au soutien de Gide et de Martin du Gard que Bussy peut à nouveau exposer à la Galerie Charpentier en 1948. Il n’obtiendra pas le succès escompté, mais continue néanmoins à exposer aux Leicester Gallery en 1949 des Oiseaux, poissons, fleurs et animaux puis en 1953 des Pastels Landscapes

Dans sa préface écrite pour l’exposition de 1948, André Gide écrit que Bussy passe le meilleur de son temps au zoo de Londres, au parc ou à l’aquarium de Vincennes, recherchant la ressemblance des bêtes plutôt que celle des hommes. Son merveilleux bestiaire en témoigne aujourd’hui.

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