Tsuguharu Foujita

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Biographie de Tsuguharu Foujita ( 1886-1968 )

« Seule la force de l’art peut dépasser les frontières et la barrière des races pour pénétrer le cœur de l’homme » Foujita 1929

Tsuguharu Foujita est né à Tokyo en 1886 dans une famille éduquée et prospère. Son père, général dans l’armée impériale voit très tôt les talents de son fils pour le dessin et l’encourage dans cette voie. L’enfant s’intéresse à de nombreuses disciplines dont les sciences, la littérature et bénéficie d’une enfance dans un Japon qui s’ouvre au monde.

A 14 ans, voici qu’un dessin du garçon est retenu pour l’Exposition universelle de Paris. L’attrait pour la ville lumière est né. Selon la volonté du père, le jeune artiste suit d’abord l’enseignement des Beaux-Arts de Tokyo où il intègre le département des peintures à l’huile tout en apprenant le français à l’Etoile du matin. Il obtient son diplôme en 1910, et trois ans plus tard, s’embarque pour Paris. Il s’établit naturellement à Montparnasse dont la communauté cosmopolite lui réserve un accueil évident.

Trop âgé pour s’inscrire aux Beaux-Arts de Paris, Foujita prend une carte de copiste au Louvre et s’imprègne des antiques aussi bien que de la vie parisienne. Fort de sa culture japonaise, l’artiste cultive son image de samouraï et très vite son allure singulière - boucle d’oreille, tatouage, vêtements coupés main, frange et lunettes rondes – en fait une icône du Paris des années folles.

Sa première exposition en 1917 à la galerie Georges Chéron, marchand de Modigliani et de Soutine est un véritable succès. Son art unique crée un pont entre la tradition ancestrale de l’art de la calligraphie de son Japon natal et l’art européen dont les volumes le fascine. Il crée dès la fin des années 20 une pâte blanche dont la composition unique lui permet de mêler la peinture à l’huile et le trait à l’encre de Chine et d’obtenir ainsi des carnations aux reflets opalescents

Foujita s'imprègne de la pose de ses modèles avant d’élaborer un dessin préparatoire, sans repentir. Puis sur la toile et en son absence, le modèle « est réduit à son âme, à un réseau de lignes d'une sensibilité extrême, porteuses de vie ». Car, chez Foujita, l'essence du modèle est dans le trait : « Le trait est vivant. Et l'intervalle qui s'installe dans l'entre-deux, le vide que les lignes ménagent entre elles, est un élément constituant du trait et de l'œuvre. Il s'agit du ma, concept esthétique qui régit l'art japonais depuis toujours, auquel Foujita ne déroge jamais » selon Sylvie Buisson spécialiste du peintre. Désireux de « représenter la qualité de la matière la plus belle qui soit, celle de la peau humaine », Foujita s’approprie un genre : le nu, pourtant grand absent de la peinture japonaise.

Nus, autoportraits, chats et enfants rythmeront les œuvres du peintre. Il travaille abondamment, aimant la solitude de son atelier. Figure incontournable de l’avant-garde, Foujita travaille sans relâche mais son image de dandy figure des nuits de Montparnasse prend parfois le pas sur son œuvre. Lucie Badoud, surnommée Youki - qui signifie neige en japonais - sa muse et compagne depuis 1922 lui inspire ses plus beaux nus. Mais au début des années 30, elle quitte pour Robert Desnos et voilà le peintre dans une nouvelle errance. En 1931, il embarque pour Rio de Janeiro en compagnie d’une jeune danseuse et modèle Madeleine Lequeux non sans avoir cédé auparavant à Youki toutes ses peintures. Les deux années passées en Amérique latine lui offrent un nouvel essor artistique et à l’automne 1933 il rejoint le Japon quitté 20 ans plus tôt. Il effectue un bref séjour en France à la veille de la guerre mais est bientôt contraint de retourner dans son pays natal où il doit endosser le rôle de chef des peintres de l’armée japonaise entre 1940 et 1945. 

L’appel de la France se fait de plus en plus sentir et Foujita revient définitivement y vivre en 1950. Il obtient même la nationalité française en 1955. Établi à Villiers-le-Bâcle en 1960 avec sa dernière épouse Kimiyo, il y restaure une maison en ruine. Il partage alors son temps entre son atelier de Montparnasse et celui de sa maison qui domine la vallée de la Bièvre. Touché par la grâce lors d’une visite à la Basilique Saint-Rémi de Reims, Foujita se convertit au catholicisme. Tsuguharu devient Léonard le 29 octobre 1959, jour de son baptême, sans doute en l’honneur du maître Leonardo da Vinci dont il admirait tant l’œuvre. Il passe les dernières années de sa vie dans une atmosphère mystique que l’on retrouve dans ses peintures et ses dessins. La dernière grande œuvre de sa vie est la réalisation de la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix qui sera construite à Reims entre 1963 et 1966. Il en réalise entièrement le décor à la fresque, mais aussi l’architecture et les vitraux. 

La maison de Villers-le-Bâcle, léguée par la veuve de Foujita avec une grande partie de ses œuvres au département de l’Essonne en 1991 avait été conservée en l’état depuis la mort du peintre en 1968. Elle est désormais restaurée et ouverte au public depuis septembre 2000. On peut ainsi découvrir l’intimité du plus japonais des peintres français dont l’œuvre conserve aujourd’hui encore une grâce unique à travers un style qui ne sera jamais ni vraiment japonais, ni vraiment français. Créateur aux multiples talents, Foujita était tout autant dessinateur, illustrateur, sculpteur, céramiste, photographe, cinéaste, créateur de mode, que designer et architecte.

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