Né à Paris à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Jean-Pierre Cassigneul est considéré comme le peintre des « élégantes », des Parisiennes au teint de lait, aux yeux cernés de noir, au port de tête altier et à la moue rêveuse. Peintures, huiles, dessins, affiches, tapisseries, elles habiteront son œuvre, devenant au fil du temps indissociables de son nom.
Deux ans plus tard, il intègre l’académie Charpentier en 1954 où il suit les cours de Jean Souverbie, puis à l’école des Beaux-arts de Paris dans laquelle il est admis en 1955. Un apprentissage classique qui ne l’empêche pas de s’orienter vers un style postimpressionniste, à contre-courant du style en vogue dans les années 1950-1960. Il emprunte les couleurs à la palette des Fauves, la planéité aux Nabis, peut-être même s’inspire-t-il de la simplicité d'André Bauchant, donnant une ampleur presque irréelle à ses portraits et ses vues.
Un style qui semble en décalage avec sa représentation de la société du milieu du XXe siècle mais qui, bien au contraire, selon les mots de son ami, Jean-François Josselin, relate avec perfection le jardin secret de ses contemporains. Une touche qui lui ouvrit les portes des expositions les plus prestigieuses au-delà des frontières françaises, voire du continent européen. C’est en effet aux Etats-Unis, au Japon, au Canada que Cassigneul est le plus apprécié. Il est l’ambassadeur et le témoin de la grâce et de l’élégance à la Française, faisant de lui l’un des artistes français les plus cotés outre-Atlantique depuis plusieurs années.