Chéret Jules

Biographie de Chéret Jules ( 1836-1932 )

Jules Chéret est un peintre et lithographe français né à Paris le 1^er juin 1836. Bien qu’il soit issu d’un milieu modeste, sa famille montre un intérêt pour l’art et témoigne de penchants artistiques, notamment son père qui est ouvrier typographe. Ainsi, en 1849 il est placé en apprentissage pendant trois ans chez un lithographe. Chéret développe un intérêt pour la peinture et visite de nombreuses fois le musée du Louvre où il admire les œuvres de Rubens et Watteau. Il va par la suite s’inscrire à l’Ecole Nationale de Dessin de Lecoq de Boisbaudran (Ecole des Arts Décoratifs).

En 1854 il effectue un premier séjour à Londres qui lui permet de sa familiariser avec l’œuvre de Turner. A son retour en France, il reçoit en 1858 une première commande d’Offenbach pour Orphée aux enfers.
Entre 1859 et 1866, il retourne à Londres où il rencontre une famille de clown jouant des farces inspirées de la comédie italienne. Cette famille sera une source d’inspiration pour toute sa carrière. Il fait aussi la rencontre du parfumeur Eugène Rimmel pour qui il va dessiner des étiquettes pour des produits de beauté et avec il visite l’Italie et découvre Tiepolo.

De retour à Paris en 1866, il crée sa première imprimerie grâce au soutien financier de Rimmel. Il va y développer le concept d’affiche artistique commerciale mais va aussi et surtout perfectionner les méthodes d’impression d’affiche en couleur en grand nombre et en grands formats. Avec ses deux premières affiches connues, La Biche au bois et Bal Valentino, il débute une intense période de création pendant laquelle il réalise plus de mille affiches qui montrent une influence des imprimeurs de posters britanniques mais aussi d’artistes rococo.

Son succès s’accroit et Chéret travaille pour de nombreux théâtres, comme l’Eldorado, le Moulin Rouge ou encore l’Olympia, mais aussi pour des festivals municipaux, des marques commerciales et des compagnies pharmaceutiques. Dans ses affiches, Chéret privilégie la légèreté et le mouvement tout en mettant en scène un personnage emblématique de son œuvre : la femme joyeuse, élégante, mutine, qui prend vite le surnom de « Chérette », et qui est sans cesse mise en valeur grâce à la palette riche et lumineuse de l’artiste.

En 1881, il cède son imprimerie à la maison Chaix mais en conserve la direction artistique. Il y a comme élèves Lucien Lefèvre, George Meunier et René Péan.

Il remporte la médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1889, et organise la même année sa première exposition personnelle au théâtre de la Bodinière à Paris.

En 1890, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur en tant que « créateur d’une industrie d’art depuis 1866 pour l’application de l’art à l’impression commerciale et industrielle ». C’est à cette période qu’il se tourne vers la peinture et plus particulièrement la peinture murale. Il va ainsi réaliser des décors monumentaux pour de nombreux édifices : il peint en 1894 le rideau du théâtre du musée Grévin ; en 1895-1896, le baron Joseph Vitta lui confie la décoration de sa villa La Sapinière à Evian ; de 1896 à 1903 il décore les salons de l’Hôtel de Ville de Paris ainsi que de nombreuses propriétés privés comme celle de Maurice Fenaille en 1901, grâce à qui il réalise ses premières tapisseries aux Gobelins.

Atteint de cécité en 1925, il cesse son activité. Le Musée Chéret est inauguré en 1928 à Nice, où il s’éteint le 23 septembre 1932.