Raoul Dufy

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Biographie de Raoul Dufy ( 1877-1953 )

Né en 1877 au Havre, Raoul Ernest Joseph Dufy est issu d’une famille sensible à l’art. En effet, parmi ses neuf frères et sœurs, six d’entre eux s’adonnent à une pratique artistique. Ses parents, issus d’un milieu social relativement modeste, lui font intégrer une entreprise d’importation de café du Brésil. Seulement, à partir de 1892, le jeune homme, particulièrement attiré par la création, choisit de suivre des cours du soir, à l’École Municipale des Beaux-Arts. Il initie sa formation sous la direction de Charles Lhuillier, peintre dirigeant la commission d’achat des œuvres d’art pour les musées de la ville du Havre. Dans ce cadre, Raoul Dufy fréquente Raimond Lecourt, familier des figurations du terroir normand. Par ailleurs, l’artiste se lie également d’amitié avec René Saint-Delis, réputé pour ses marines, peintes au Havre. Il rencontre également l’un de ses plus fidèles ami Othon Friez, peintre et graveur français, pionnier du mouvement fauve. Dans ce contexte artistique florissant, Raoul Dufy multiplie les aquarelles académiques qu’il dresse d’après des paysages du Havre ou de Honfleur. De 1895 à 1898, Il s’adonne également au genre du portrait, en représentant sa famille. On lui connait par ailleurs quelques autoportraits.

Par la suite, l’artiste obtient une bourse d’étude donnée par la ville du Havre. Il quitte donc sa région natale afin de poursuivre son apprentissage au cœur de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, qu’il intègre en 1900. Il s’établit dans un atelier à Montmartre, qu’il partage avec son fidèle ami Friez. Il est formé aux côtés de Léon Bonnat, peintre, graveur et collectionneur d’art français, directeur des Musées Nationaux, réputé pour ses nombreux portraits. Profondément marqué par le courant impressionniste et postimpressioniste, l’artiste développe sa propre identité plastique : au fil de ses dessins, il présente des scènes de mœurs, inspirées par l’œuvre de Toulouse-Lautrec. Il dresse des paysages parisiens, dont la facture se rapproche de Pissaro, s’adonne aux représentations de plages normandes, dans le goût de l’œuvre de Monet, Manet, ou encore Boudin. 

L’œuvre de l’artiste, rapidement remarquée, sera présentée à l’occasion du Salon des Artistes Français de 1901. Deux ans plus tard, il expose deux toiles au Salon des Indépendants. L’une d’entre elle séduit Maurice Denis, peintre appartenant au groupe des Nabis, qui s’empresse de l’acheter. L’œuvre de Dufy est assimilée au courant des fauves – courant de peinture ayant marqué considérablement le XXe siècle. Ce dernier, réputé pour ses coloris particulièrement vifs et cette touche libre par un critique d’art est associé à l’œuvre de Dufy par un critique d’art. Les productions artistiques du peintre s’inscrivaient, selon lui, dans la lignée de Braque, de Matisse, de Derain, ou encore de Vlaminck, Van Dongen ou encore de Rouault. 

En effet, a l’occasion du salon d’automne de 1905, l’artiste découvre une toile de Matisse intitulée Luxe, calme et voluptéet écrit : « J’ai compris toutes les nouvelles raisons de peindre et le réalisme impressionniste perdit pour moi son charme, à la contemplation du miracle de l’imagination introduite dans le dessin et la couleur ». C’est dans ce contexte, qu’il se rallie au courant du Fauvisme, se rapprochant d’Albert Marquet, réputé pour sa peinture de paysage, également solidaire du mouvement Fauve. 

Cependant, en 1908, au contact de l’œuvre du précurseur du cubisme, Paul Cézanne, Raoul Dufy découvre une gestion de la composition qui se fait beaucoup plus structurée. Cette rencontre artistique reste déterminante pour l’artiste : il délaisse alors les couleurs pures au profit de grandes études d’arbres, de chevaux, de natures mortes, dans lesquelles il développe une nouvelle gestion des volumes. A cette occasion, la palette du peintre s’assombrit. Cependant, sa figuration de La grande baigneuse,marque une scission la facture cubiste et l’œuvre plus personnelle que l’artiste explore par la suite. En effet, Dufy explore un style qui lui est propre, ou les coloris s’expriment par eux même : ils ne se limitent plus à une zone prédéfinie, mais s’échappent des contours des éléments présentés. En d’autres termes, ils se dissocient du dessin, pour s’imposer librement. 

Quelques années plus tard, s’associant avec Paul Poiret, couturier particulièrement renommé, Raoul Dufy diversifie sa production : il réalise une série de motifs destinés à être imprimés sur des tissus, au moyen de tampons de bois gravés. Décoration, mode… l’ensemble de ces motifs sont alors projetés sur des tentures, des étoffes, qui permettent de faire augmenter la notoriété de Paul Poiret. Cette collaboration élargit considérablement le cercle professionnel de l’artiste, qui obtient un poste au cœur de la maison de soieries lyonnaise Bianchini-Férié, pour laquelle il créé une multitude de motifs : naïades, animaux, oiseaux, fleurs, papillons, « mis en carte », destinés au tissage sur les métiers Jacquards – premiers systèmes mécaniques programmables, avec l’usage des cartes perforées. Cette collaboration se poursuit jusqu’en 1930.

L’artiste s’inscrit dans la lignée de Fernand Léger ou Robert Delaunay. En effet, il reçoit à l’occasion de l’exposition de 1937, une commande de décoration monumentale de 624 m, destinée à être placée sur le Champ-de-Mars, au sein du Palais de la Lumière et de l’Électricité, réalisé par Robert Mallet-Stevens. Cette dernière est aujourd’hui exposée au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. Il réalise également de grands panneaux pour le Palais de Chaillot, situé dans le 16earrondissement de Paris et réalisé à l’occasion de l’exposition universelle de 1937. L’artiste récompensé du grade de commandeur de la Légion d’Honneur, participe étalement à la Biennale de Venise, ou il présente plus de 40 sujets. 

Ses toiles sont aujourd’hui présentées au Musée National d’Art Moderne de Paris et de Londres, à la Tate Gallery, au Musée de l’Annonciade, de St Tropez, au Musée Henri-Martin, à Cahors, au Musée du Petit Palais à Genève, à la Fondation Bemberg à Toulouse, ainsi qu’à la Galerie Nationale de Prague. Elles ont également été présentées au Musée Marmottan Monet, ou encore au Palais Lumière, à l’occasion d’expositions temporaires. 

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