Jean-Louis Forain

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Biographie de Jean-Louis Forain ( 1852-1931 )

Jean-Louis Forain est né à Reims en 1852. Après avoir déménagé à Paris en 1860, il commence tout d’abord par dessiner au Louvre. Après un bref passage à l’École des Beaux-Arts, puis dans l’atelier de Gérôme, il étudie sous la direction du peintre André Gill et du sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux. Il sera chassé de l’atelier de Carpeaux pour s’être dénoncé, à la place d’un autre, d’avoir cassé une sculpture du maître. Son père furieux le chasse à son tour du logis familial.

Forain a 17 ans et se retrouve dans une grande misère. D’après ses propres mots, il “mène alors une extraordinaire vie de bohème; travaillant à tous les prix, dessinant des prospectus et exécutant des portraits d’après décès”. Après avoir pris part à la guerre franco-prussienne, Forain revient à Paris où il rencontre et se lie d’amitié avec Paul Verlaine et Arthur Rimbaud. Au début des années 1870, il devient également membre d’un cercle artistique dont les fidèles se retrouvent régulièrement au café de la Nouvelle-Athènes, et auquel appartiennent Anatole France, Edouard Manet, Edgar Degas et le critique d’art J.Huysmans. Forain est le boute-en-train de ces réunions, “le lutin dont la blague charmante amuse les anciens”. Degas restera l’ami de Forain sa vie durant et influencera profondément son œuvre. Ce fut lui qui pressa Forain de participer à la quatrième exposition des “Artistes Indépendants”, les futurs “Impressionnistes”, en 1879. Il y exposera encore en 1880, 1881 et à la dernière en 1886. Parallèlement il se verra refuser au Salon officiel en 1874, mais accepté en 1884 et 1885.

En 1886, Durand-Ruel expose ses toiles à New York, avec celles de Degas, Manet, Monet, Renoir, etc. La même année, ses dessins sont reçus au Courrier Français et au Figaro. C’est le début d’une collaboration d’une ampleur exceptionnelle : environ mille dessins, échelonnés, avec des interruptions, sur une quarantaine d’années. Jean-Louis Forain est considéré par de nombreux universitaires comme le plus grand dessinateur social et satirique depuis Goya et Daumier. En 1893, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur.

Son atelier était encombré de dessins, de toiles, de cartons. Ce désordre est révélateur de la manière dont Forain travaillait : ses études peintes sur les chevalets sont entourées de feuilles de croquis au crayon car il ne peignait jamais sur le vif, à l’exception de certains portraits. De même, ses œuvres satiriques ne sont jamais dessinées d’après nature, mais exécutées à partir de mouvements, d’attitudes notées sur des petits carnets dont il ne se séparait jamais, et surtout, il les puisait de son étonnante mémoire. Forain passa son existence à tracer inlassablement des lignes sur des feuilles innombrables qui s’entassaient dans son atelier jusqu’à ce qu’il obtienne la synthèse du trait si caractéristique de son talent. Forain et Degas partageaient une même passion pour le côté incisif du dessin et sa capacité de trancher dans le vif, au-delà des apparences, pour mettre à nu la vérité profonde qui s’y cache.

Lorsqu’en 1888, Le Courrier Français demande à Forain une autobiographie, celui-ci leur envoie comme réponse : “Je suis né à Reims le 23 Octobre 1852 et j’aime la danse”. Cette grande passion sera un thème d’inspiration qu’il déclinera selon tous les procédés qui lui sont chers, du crayon à la peinture à l’huile, en passant par le pastel, l’aquarelle et le burin. Il explorera également à travers ce thème tous les styles picturaux, de l’impressionnisme de mœurs, hérité de ses maîtres Manet et Degas, à un expressionnisme qui lui est propre. A l’instar de Degas, les ballets de l’Opéra lui permettent de saisir le corps de la femme en mouvement. Avant tout, le monde du spectacle est pour Jean-Louis Forain un haut lieu d’observation sociale, un condensé d’humanité. Il aime se promener dans les coulisses, dans les loges des danseuses et des actrices, écouter leurs conversations, voir l’attrait qu’elles exercent sur les “Abonnés”, admirateurs le plus souvent âgés, qui les entretiennent.
On retrouve dans ce tableau l’influence décisive que Degas a exercée dans les compositions de son ami.

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