Octave Denis Victor Guillonnet

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Biographie de Octave Denis Victor Guillonnet ( 1872-1967 )

L’œuvre variée d’Octave Denis Victor Guillonnet en fait un artiste inclassable. De la peinture d’histoire à la douceur des sujets féminins, sa production artistique se veut polymorphe et multiple. Dans les premiers temps de sa carrière, Guillonnet, recevant un nombre de commandes officielles importante, s’adonne initialement à l’art monumental, abandonné par les Impressionnistes, en conservant une palette encore très académique. Par la suite, il choisit de s’inscrire dans le sillage de Chabas, peintre et illustrateur Français, élève de Bouguereau, en privilégiant des tons pastel, avec une lumière vive et claire. Son œuvre, contrastée, célèbre alors la beauté d’une nature domestiquée. Les paysages aux couleurs acidulées se multiplient, habités par des jeunes femmes raffinées, à l’élégance parisienne. Par ailleurs, un voyage en Orient marque indéniablement le regard de ce jeune peintre, qui développe une nouvelle esthétique picturale. Il délaisse alors les lignes pures, dures, au profit d’une touche plus douce, se fondant avec l’arrière-plan, ce qui confère un rendu velouté à ses sujets. 

Né le 22 septembre 1872, à Paris, Octave Denis Victor Guillonnet, grand décorateur des palais nationaux est également un ensemblier, portraitiste et illustrateur. Il est issu d’une famille d’ouvriers du cuir, aux revenus modestes, cependant, une grande partie de son enfance s’est déroulée dans le département du Loiret, à Jargeau, loin de l’effervescence parisienne. En effet, de santé fragile, il a été accueilli par ses grands-parents maternels durant ses multiples périodes de convalescences. 

Alors âgé de 13 ans, en 1886, Guillonnet expose pour la premières fois au Salon « Blanc et noir » un portrait de Louis XI, Louis XI en prière. En effet, regroupés lors de cet évènement, de nombreux illustrateurs reconnus ont exposé aux côtés du jeune Guillonnet. Parmi eux, Lionel Royer, peintre d’histoire et portraitiste de renom, remarque ses qualités plastiques et lui propose d’intégrer son atelier. L’œuvre de cet artiste a eu une immense incidence sur l’avenir de Guillonnet. Lui imposant de nombreuses heures d’étude de la littérature, en parallèle de son apprentissage plastique, Guillonnet se construit une grande culture littéraire et développe de nombreuses qualités rédactionnelles.

Deux ans plus tard, en 1887, l’œuvre de Guillonnet est exposée au Salon des Artistes Français. Agé de 17 ans, il obtient une mention honorable, au salon de 1890, puis une mention de troisième classe en 1892. Pour finir, une mention de deuxième classe lui sera attribuée au salon de 1894.

En 1896, Guillonnet à part à la découverte des couleurs d’Orient, dans le cadre d’un voyage d’étude. En effet, en 1896 lui sera accordé une bourse nationale des voyageurs, qui lui permet de poser son chevalet sur le sol Algérien. Après ce passage au nord de l’Afrique, sa vision de la lumière reste particulièrement impactée. Bien qu’antérieurement revisitée par les impressionnistes, elle se fait plus vive, plus intense et occupe une place prépondérante dans l’œuvre du peintre. Il y découvre une nouvelle gestion des contrastes. Dans le sillage des impressionnistes, l’artiste s’attache à restituer ces ombres colorées, imprégnées de la couleur des éléments environnants : les contrastes trop marqués ne sont plus privilégiés dans ses toiles. A son retour, il participe à l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. Dans ce cadre, il est chargé de l’exécution d’une décoration monumentale pour le pavillon du ministère des colonies. Son œuvre L’Asie, l’Afrique et l’Amériquesera primée d’une médaille d’argent. 

Après avoir fréquenté l’atelier de Lionel Royer, Guillonnet reçu à l’école des Beaux-Arts de Paris, intègre les ateliers de Joseph Blanc, peintre français, dévoué aux sujets religieux, mythologiques et peintre d’histoire. Il reçoit également l’enseignement de Fernand Cormon, répondant sous le pseudonyme de Ferdinand-Anne Piestre, spécialisé dans la peinture d’histoire. 

Quelques années plus tard, en 1913, Guillonnet est choisi par Léon Bonnat, directeur de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, pour illustrer le carton du banquet et du concert donné à l’occasion de l’élévation du grade de Cormon, qui devient commandeur de la légion d’honneur. Sa production réalisée en février deviendra son œuvre majeure. Son maître, occupe la place centrale de cette toile intitulée La fuite de Caïn.

Progressivement, l’œuvre de Guillonnet devient de plus en plus réputée. Il est maintenant exposé aux côtés de Claude Monet ou Alfred Sisley à Paris, par Georges Petit, grand rival de Durand-Ruel et l’une des figures les plus influentes du marché de l’art de son époque. 

Cependant, le contexte historique et politique de la France se complexifie : la première guerre mondiale éclate. En 1914, Guillonnet se voit contraint de quitter sa ville, et choisit de se réfugier dans le sud de la France. Son œuvre prend une autre tournure. De peintre dit  «officiel » de la IIIe république, il délaisse cette peinture d’histoire au profit d’une peinture plus lumineuse et légère : on y retrouve une multitude de corps féminins dénudés, alanguies, se drapant dans longues étoles colorées. Cette rupture avec l’esthétique de son œuvre est marquée par l’abandon de sa signature, au profit d’un nouveau pseudonyme : O.D.V, suivi des trois premières lettres de son prénom GUI. 

C’est à cette dernière période artistique qu’appartient cette toile harmonieuse de Guillonnet,  figurant un groupe de quatre femmes se baignant à une fontaine, dans un décor architecturé. Nous y retrouvons les caractéristiques de l’œuvre aboutie de Guillonnet : Le camaïeu de couleurs bleutées, les contours estompés et fondus, les larges voiles vaporeux, les corps dénudés de jeunes filles dans la fleur de l’âge et ces teintes vives, toutefois empruntes de douceur.

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