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Figure incontournable de l'école orientaliste algérienne, Hippolyte Lazerges quitte Narbonne à l’âge de treize ans, pour s'installer à Alger avec son père. Dès l'enfance, il fait preuve d'une observation exceptionnelle et d'un goût très prononcé pour le dessin. En 1838 Lazerges doit satisfaire la conscription militaire et se rend en France. À peine un mois après son incorporation, il est réformé et contre l'avis de son père il s'installe à Paris. Il fréquente l'atelier du sculpteur David d'Angers, où il progresse rapidement, ce qui confirme ses aptitudes artistiques. Il intègre ensuite l'atelier du peintre François Bouchot jusqu'en 1843. Durant ses années d'apprentissages, il envoie pour la première fois en 1840, un portrait au Salon des Artistes Français.
Personnalité sensible et fragile, il se tourne vers la peinture religieuse, exprimant ainsi tout son talent. Très peu soutenu par sa famille, il connaît la pauvreté qui le conduit à réaliser des commandes pour l'Etat: « Stabat Mater » à la Sorbonne, Paris ; « Jésus dans les Limbes », Cathédrale de Narbonne. Il n'envoie au Salon que des peintures traitant de thème religieux jusqu'en 1861, année où il présente pour la première fois des peintures orientalistes: « Kabyles moissonnant dans la plaine de Mitidja » et « la danse des Aisouas ». Cela coïncide avec son retour définitif en Algérie pour des raisons de santé.
Amoureux de l'Algérie, il ressent l'enivrement devant des horizons aussi vastes, des couleurs aussi fortes. Alger, ses rues, son peuple et ses paysages mauresques sont les sujets essentiels de sa peinture. Entre 1876 et 1886 il enverra au Salon plusieurs tableaux représentant des scènes de vie en Algérie.En 1879 est présentée au Salon « Le derouich du café mohamed Chérif » une œuvre authentiquement attachante et d'une parfaite justesse, propice au songe et au dépaysement.
Il devient une personnalité importante de la vie artistique local, et est considéré comme le fondateur de l'école orientaliste d'Alger au XIXème siècle avec Joseph Sintés et Alfred Chataud.Les œuvres de Lazerges sont présentes dans de très nombreux musées en France ainsi qu'au Musée National des Beaux Arts d'Alger. Il produira de nombreuses lithographies dont « un prisonnier arabe » reproduit dans le journal des Artistes en 1846. Alexandre Dumas fils, lui demande une illustration pour son livre L'Affaire Clemenceau, Mémoire de l'accusé (1866). Artiste complet, il publie des brochures sur l'Ecole des Beaux Arts de Paris et sur les Expositions Officielles, et musicien accompli, il compose même ses propres mélodies.