Musée Marmottan Monet, Paris "L'Orient des peintres, du rêve à la lumière" du 7 mars au 21 juillet 2019
Depuis son voyage de 1868 en Égypte et en Asie Mineure, Gérôme dispose dans son atelier de multiples objets rapportés dans ses bagages et qui viennent enrichir ses compositions. Au début des années 1870-1875, certains de ses tableaux orientalistes présentent un seul personnage auprès duquel il met en scène ces précieux objets.
Notre tableau, réalisé en 1873, s’inscrit totalement dans cette nouvelle narration. La scène se déroule dans un passage étroit, à l’ombre d’une ruelle du Caire. À l’arrière-plan, une lumière vive vient frapper les murs blanchis à la chaux. Une femme est penchée à sa fenêtre et semble parler avec un jeune garçon tandis que deux femmes les regardent.
Mais celle qui capte toute notre attention est une mystérieuse jeune femme assise au premier plan sur un banc de pierre. Elle a posé près d’elle un narghilé et nous regarde en esquissant un sourire. Sur sa gauche, on devine l’entrée d’une demeure. Elle a le visage recouvert d’un fin voile vert et dévoile sa poitrine partiellement recouverte d’une chemise noire transparente. Ses ongles sont peints et ses mains présentent des tatouages.
Vêtu de façon identique, ce modèle apparaît dans plusieurs autres tableaux de Gérôme. En 1873 on la retrouve dans « Jeune fille arabe dans un passage » ou encore dans « Souvenir du Caire » et dès 1870, c’est l’une des deux almées jouant aux échecs. Plus tard, en 1882, l’un de ses modèles sera à nouveau vêtue de ce même costume à pantalons bouffants pour les tableaux « Femme du Caire fumant une cigarette » et « L’Orientale ».
Vente Hotel Drouot, mars 1973, acheté par Mathaf Gallery
Collection Najd
Collection James Goldsmith
Catalogue raisonné par Gérard M. Ackerman, Edition ACR, reproduit p.90 et inscrit sous le n°230 au catalogue raisonné