Claude Lalanne

Claude Lalanne

Biographie de Claude Lalanne ( 1925-2019 )

Issue d’une famille d’artiste, une mère musicienne, une sœur lissière, Claude Lalanne née Dupeux est naturellement douée pour le dessin.  Adolescente, elle quitte le lycée pour des raison de santé et décide de préparer L’École des arts décoratifs avec le peintre François Desnoyer puis intègre les cours d’architecture de Vivien à L’École Nationale des Beaux-Arts.  Claude fréquente aussi les salles de dessin à l’Académie libre de la Grande-Chaumière, suit les cours de modelage à la glaise et ceux de l’exécution de moule en plâtre chez le sculpteur Robert Coutin. 

La jeune artiste passe également beaucoup de temps avec son père, un personnage mystérieux et féru d’ésotérisme. Ce dernier avait installé un laboratoire dans le sous-sol de la maison familiale, où il s’adonnait à la transmutation des métaux à la recherche de la pierre philosophale. A ses côtés, Claude se familiarise avec les différents alliages de métaux. 

La diversité de ces enseignements permet à Claude de développer une acuité visuelle hors norme, un sens de la mesure qui feront d’elle une virtuose de la sculpture.  Son imagination fertile est un atout majeur dans la conception de ses œuvres pour lesquelles elle s’autorise les assemblages les plus inattendus. 

D’une personnalité particulièrement curieuse, Claude se lance telle un apprenti magicien dans la galvanoplastie. Ce processus qui consiste à utiliser l'électrodéposition pour recouvrir un objet d'une fine couche de métal lui permet de transformer tout ce qu’elle touche en cuivre.  La jeune femme développe sa propre technique d’empreinte par électrolyse. Galvanisée par ses expériences, Claude moule - non sans risque - tout ce qui l’inspire : des fleurs, des animaux, des parties de corps, une feuille de choux. François Xavier Lalanne dira plus tard que « la feuille de chou est à Claude ce que la feuille d’acanthe fut à l’art grec ! ».

Claude Lalanne crée et sculpte des objets dans un souci d’esthétisme naturel allié à un design pratique. Ses créations d’inspiration florale, ou encore animale, dénotent un univers, une œuvre singulière puisant dans son amour pour la nature et une volonté utilitaire forte.

Claude Lalanne est également reconnue pour ses collaborations avec son époux François-Xavier Lalanne, rencontré dans une galerie en 1952, et avec qui elle deviendra célèbre sous le nom « Les Lalanne ». Claude est fascinée par les plantes, François-Xavier se passionne pour les animaux. Le ton est donné avec leur première exposition commune, en 1964, intitulée « Zoophites ». François-Xavier y présente le « Rhinocrétaire », premier rhinocéros-bureau en laiton, et Claude des « Choupattes », sculpture mi-chou mi-animal.

Le chou, un légume qui marque l’œuvre de la sculptrice et qui inspire d’autres artistes. Une de ces célèbres œuvres réalisées en 1968, "L’Homme à la tête de chou", inspire Serge 

Gainsbourg pour son album-concept de 1976. Une sculpture que l’artiste avait lui-même acquise, et dans laquelle il se projetait, comme une sorte d’avatar "moitié légume-moitié mec" : "J’ai croisé L’Homme à la Tête de Chou à la vitrine d’une galerie d’art contemporain. Quinze fois je suis revenu sur mes pas puis sous hypnose, j’ai poussé la porte, payé cash et j’ai fait livrer à mon domicile. Au début il m’a fait la gueule, ensuite il s’est dégelé et m’a raconté son histoire", a confié Serge Gainsbourg.

Elle collabore avec Pierre Bergé, Loulou de la Falaise ou encore Yves Saint-Laurent. Pour la collection automne-hiver 1969 de Yves Saint-Laurent, l'artiste réalise des moulages de la poitrine et du ventre du mannequin Veruschka. Ce moulage orne deux robes de mousseline vaporeuse, bleue et noire. Elle crée aussi de nombreux bijoux-sculptures en cuivre galvanique comme des bijoux de doigts, gaines de cuivre doré directement moulées sur la main. Yves Saint-Laurent est conquis, les deux créateurs travailleront ensemble jusqu’à la mort du couturier. « Ce qui me touche en elle, c’est d’avoir su réunir dans la même exigence l’artisanat et la poésie. Ses belles mains de sculpteur semblent écarter les brumes du mystère pour atteindre les rivages de l’art » confiait Yves Saint Laurent au sujet de son amie.

Claude et François-Xavier travaillent en parfaite harmonie, si bien qu’au fil de leur carrière leurs prénoms disparaissent au profit de leur patronyme. Artistes-artisans, ils abolissent complètement la hiérarchie des arts et jouent avec les styles. 

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