Si le sujet du garde est l’un des thèmes de prédilection de Rudolf Ernst dans sa peinture orientaliste, il nous en livre ici un merveilleux exemple d’inspiration indienne. Ni sultane, ni palais à garder, mais un temple dont on devine l’importance par la présence de l’homme. Au tout début des années 1900, Ernst commence à peintre des temples hindous, alliant architecture, personnages, couleurs et textiles avec un intense souci du détail.
Posant fièrement, le sabre à la main et le torse nu, une magnifique peau de tigre tombant sur l’épaule, le garde est à son poste, attendant le visiteur qui s’approcherait trop près. À sa gauche, un lion de bronze posé sur un piédestal, semble le double sculptural du garde, tant ils sont unis par la symétrie de leurs postures. Il nous rappelle les lions d’antiques temples khmer, disposés autour de l’enceinte pour en assurer la défense. Le mur est percé d’ouvertures en forme d’étoiles à huit branches, symbole d'équilibre présent dans de nombreuses civilisations. Rudolf Ernst nous éblouit par la noblesse de ce garde qui arbore un collier de jaspe vert et une étonnante parure sur la tête, sorte de diadème d’argent orné de pierres rouges, d’où partent neuf branches. Grâce à son immense talent
Collection privée, France