Paul-Marie Lenoir 

Biographie de Paul-Marie Lenoir  ( 1843-1881 )

Élève de J.L Gérôme et de Jalabert à l'École des Beaux-Arts de Paris, Paul-Marie Lenoir est un peintre tourné vers l’Orient dont la peinture teintée d’exotisme est servie par une technique et un emploi des couleurs dignes de son illustre maître.

Parmi ses nombreux voyages en Égypte, celui qu’il effectue en 1868 à seulement 25 ans semble profondément fondateur. Il est alors le benjamin d’un groupe réuni par Jean-Léon Gérôme entre janvier et avril 1868 et formé d’Edmond About, Albert Goupil, Jean-Richard Goubie, Ernest Journault et Willem de Famars Testas. Ce périple de plus de quatre mois mènera les voyageurs en Égypte, en Palestine et en Turquie. L’abondante moisson iconographique glanée lors de ce séjour sera pour Lenoir une intarissable source d’inspiraiton pour ses peintures ultérieures.

De cette tournée, sera publié un « album de voyage des artistes en expédition au pays du Levant », auquel participent les deux peintres du groupe, à savoir Goubie et Lenoir.
Toujours nourri de ce voyage initiatique, Lenoir publie en 1872 « Le Fayoum, Le Sinaï et Pétra » souvenir de son expédition dans la moyenne Égypte sous la direction de son maître Gérôme dans lequel il raconte en détails l’intégralité de ce voyage.

Lenoir expose régulièrement au Salon entre 1870 et 1880. Ses œuvres les plus notables sont « Le bac japonais » en 1872 et l’année suivante « Le roi de Cambyse au siège de Péluse ». En 1876, il présente « Farouk, le dompteur d’Agra » que Théodore Véron dans « De l’art et des artistes de mon temps » décrit en ces mots : « Farouk, le dompteur d'Agra est un tableau curieux, attachant de drame agréable. Ce Farouk fait sauter au tremplin des jaguars et des tigres, tous les félins tachetés d'or et de noir, aux yeux verts et voilés à demi. Ce dompteur les fait sauter devant une foule choisie de maures, de sultanes ou odalisques ravissantes dans un intérieur bleu et vert, très-curieux et très-minutieux de détails et de perspective.
M. Lenoir a un beau présent et un riche avenir. »
Un autre critique note « C'est un peintre peu commun. Sa touche est vive, spirituelle et originale. Son délicieux tableau un des meilleurs du Salon par la finesse et l'esprit, vous arrête malgré vous pour l'admirer, et applaudir cet artiste fantaisiste et original. »

Soutenu par la critique et fort d’un imaginaire nourri par ses voyages et les documents photographiques réalisés par ses contemporains, nul doute que Paul Lenoir aurait rencontré un immense succès s’il n’avait pas trouvé prématurément la mort lors d’un ultime voyage au Caire en 1881.