L'oeuvre orientaliste de Marie-Aimée Lucas-Robiquet se situe entre 1891 et 1909. Installée à Constantine en Algérie avec son époux officier de l'armée coloniale française, elle peut pratiquer librement son art et s'inspirer de scènes de la vie quotidienne qui feront sa renommée. Dès 1892, année de son premier envoi orientaliste au Salon, le critique Olivier Merson la considère comme l'un des meilleurs peintres orientalistes de son temps.Daté de 1909, notre tableau est situé à Beni Ounif, ville peu fréquentée du territoire sud oranais dans laquelle l'artiste séjourne alors et dont elle rapportera de nombreuses toiles lui permettant notamment de présenter un Intérieur à Beni Ounif au Salon de la Société des Artistes Français en 1910. On retrouve dans notre toile l'intimité d'une scène de la vie locale servie par la puissante et audacieuse technique de l'artiste. D'une touche épaisse et enlevée, Lucas-Robiquet souligne l'écrasante lumière vive qui vient frapper la roche sur laquelle les jeunes enfants déploient le linge pour le faire sécher. Les ombres formées d'une multitude de touches prennent des teintes bleues, violettes ou mauves.L'artiste traite avec un regard féminin l'intimité des scènes de la vie quotidienne et se distingue par la proximité qu'elle parvient à établir avec ses modèles. Il y a dans sa peinture une vérité et une humanité rarement atteinte dans la peinture orientaliste.