Georges Manzana Pissarro

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Biographie de Georges Manzana Pissarro ( 1871-1961 )

La famille Pissaro compte Camille, Lucien, Rodolphe, Félix, Ludovic, Paul-Emile… Il nous est difficile d’échapper à l’œuvre reconnue de ces artistes accomplis. Georges-Henri Manzana-Pissaro est le troisième du nom.

Né en 1871, dans la ville de Louveciennes, dans les Yvelines Georges-Henri est issu d’une famille où l’art est placé au centre des préoccupations générales. Il exerce son regard dès son plus jeune âge. En effet, dès l’adolescence, il commence à étudier la peinture auprès de son père : Camille Pissarro qui lui transmet sa sensibilité et son amour de la nature. En qualité de peintre impressionniste, Camille Pissaro fréquente un large cercle d’artistes de renom, tels que Monet, Renoir, Cézanne, Gauguin et bien d’autres. Ce contexte forge indéniablement l’œil et la palette de Manzana-Pissaro.  En effet, ce dernier s’adonne, comme son père, à la peinture de paysage. Peintre sur le motif, il arpente les alentours de Pontoise et Eragny, avec ses couleurs et son chevalet. En 1894, alors âgé de 23 ans, il commence à signer « Manzana ». Ce nom emprunté à sa grand-mère maternelle deviendra officiellement son pseudonyme en 1910. Ce n’est qu’après la mort de son père, en 1903, qu’il apposera également son propre nom de famille : « Pissarro » à sa signature.

Auprès de ses frères, Lucien et Rodolphe et de son père, il découvre les mouvements anarchistes, initiés par Ricardo Flores Magon, considéré comme l’un des précurseurs intellectuels de la révolution Mexicaine. Il se familiarise avec le courant libertaire. En effet,  Camille Pissarro est un théoricien de l’anarchie, étroitement lié aux peintres de la Nouvelle-Athènes. Ce groupe se retrouvait au cœur d’un lotissement abritant l’élite du mouvement romantique parisien : écrivains, acteurs, musiciens et peintres s’y regroupent et appartiennent au mouvement libertaire. 

Ce terme de « libertaire » choisi par Joseph Déjacque, militant et écrivain anarchiste, s’oppose au libéralisme, doctrine philosophique, politique, moderne et morale qui a pour but d’ordonner les relations sociales, ainsi que de les rationnaliser. Nier tout principe d’autorité dans l’organisation sociale constitue les fondations du courant libertaire. Ce dernier est étroitement lié au courant de philosophie politique qu’est l’anarchisme, développé tout au long du XIXème siècle. Manzana-Pissarro se lie alors en 1899, au journal d’Emile Pouget, l’un des fondateurs libertaires, antimilitariste, anarchiste et syndicaliste particulièrement engagé. 

Après plusieurs années, exclusivement dédiées à la pratique de la peinture, Manzana-Pissaro choisit de s’en détacher, en quête de nouveaux modes d’expression. Grandement influencé par l’œuvre de Gauguin, avec ses représentations idylliques de Tahiti et d’Orient l’artiste exploite d’autres supports. Il s’adonne à la conception de meubles et d’objets décoratifs. Par ailleurs, il exploite l’utilisation de l’or au cœur de ses créations, ainsi que de l’argent et de la peinture au cuivre. Nous retrouvons ces éléments dans ses aquarelles figurant des oiseaux ou des poissons. 

Son vif attrait pour les Arts appliqués le pousse à intégrer le mouvement Arts and Crafts, qu’il découvre lors de ses séjours à Londres, à partir de 1889. Tiraillé entre le courant néo-impressionniste et ces nouvelles influences esthétiques et philosophiques, l’artiste développe un art qui lui est propre. Son univers prend corps, animé par une forme d’enchantement. Créatures fantastiques, sirènes, teintes acidulées se retrouvent au cœur de ces toiles d’un nouveau genre, bien différentes de la facture de son père. Ce mouvement artistique des Arts and Crafts, né à partir des années 1860, à la fin de l’époque victorienne, est aujourd’hui considéré comme l’initiateur du « modern style », concurrent de l’Art nouveau français, et belge. Profondément influencé par les estampes japonaises, par l’exotisme des toiles de Gauguin, ou encore les mille et une nuits, l’esthétique de son œuvre se veut multiple. Cependant, les toiles qui remporteront le plus de succès auprès du public sont ses paysages, qui s’inscrivent dans le sillage de l’œuvre de son père. Ses œuvres seront présentées au Salon d’automne, au Salon des indépendants, à la galerie parisienne Eugène Druet, ou encore chez Paul Durand-Ruel, grand marchand d’art défendant les œuvres des artistes issus de l’Ecole de Barbizon. 

Cette huile sur panneau, est intitulée Le port de Dieppe par temps de pluie. La signature « Manzana-Pissarro » certifie qu’elle a été réalisée après la mort du père de l’artiste, en 1903. Quelques bateaux sont arrimés au port. La fumée s’échappant de leurs cheminées troublent l’arrière-plan qui disparait derrière ces nuages vaporeux. La pluie agite la mer, brossée dans des tons verts. Au cœur de cette toile, nous ne pouvons nier l’influence de Camille Pissarro sur l’œuvre de son fils. Cette juxtaposition de touches larges, cette palette, cette manière de restituer la lumière sur le quai : nous y retrouvons toutes les caractéristique du mouvement post-impressioniste. 

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