Aucune oeuvre ne correspond
D’un milieu modeste, Albert Marquet naît le 26 mars 1875 de Joseph Marquet, employé de chemin de fer d’origine vosgienne et de Marguerite Deyres, originaire du bassin d’Arcachon. Un pied-bot et une mauvaise vue le tenant à l’écart des jeux des autres enfants, il trouve dès l’enfance un refuge dans le dessin et dans la contemplation des bateaux dans le port de Bordeaux. Sa mère, qui le soutient dans sa vocation artistique, vend un terrain pour financer leur installation à Paris. Âgé de 15 ans, le jeune Marquet et sa famille s’installent à Paris. Il entre en 1892 à l’École Nationale des Arts Décoratifs, où il fait la connaissance de Matisse, qui devient et restera un ami fidèle.
De 1895 à 1899, les deux amis intègrent l’École des Beaux-Arts. Marquet fréquente l’atelier de Gustave Moreau en 1897, puis en 1900, Marquet et Matisse travaillent ensemble à la décoration du Grand Palais pour l’Exposition Universelle de Paris. En 1901, il participe au Salon des Indépendants en présentant dix tableaux. Dès 1902, il expose à la jeune galerie Berthe Weill avec Flandrin et Matisse notamment, puis au tout nouveau Salon d’Automne en 1903.
Lors du Salon d’Automne de 1905, il expose avec le groupe de Matisse, Derain, et Vlaminck et participe au scandale de la cage aux Fauves. Il commence sa série de vues de quais la même année et est pris sous contrat par Eugène Druet, qui lui achète la totalité de sa production. Dès 1906, la notoriété croissante du peintre contraint la galerie Druet à partager son contrat avec la galerie Bernheim-Jeune. Dès lors, Marquet peut vivre de son art.
Il fait de nombreux voyages : d’abord la Normandie, puis la Côte d’Azur, Londres, l’Italie et l’Allemagne. Il effectue de nombreux séjours à Alger où il se rend chaque année à partir de 1920 et y rencontre Marcelle Martinet, sa future femme. De 1919 à 1939 il séjournera, entre autres, à Poissy, Triel et Méricourt où il peindra de nombreux paysages de la Seine.
Durant la guerre, le couple Marquet est contraint de s’installer à Alger de septembre 1940 à la Libération, après que le peintre ait signé le manifeste des intellectuels contre le nazisme. De retour à Paris, il meurt deux ans plus tard, ayant refusé les honneurs qui lui étaient proposés, tant la Légion d’Honneur que l’entrée à l’Institut.
Albert Marquet fut un maître du paysage au regard sensible. Ami de Matisse et de Derain, il a conservé de sa période fauve, le sens de la couleur et de la lumière. Il fait partie de la génération du post-impressionnisme qui, au début du XXe siècle invente une nouvelle esthétique. Un de ses sujets favoris est la représentation des ports, de la Seine et des quais, à différents instants du jour et différentes saisons, montrant notamment un intérêt particulier pour les atmosphères grises, pluvieuses et mystérieuses. Albert Marquet développa son propre style, influencé par diverses impressions ressenties au cours de ses voyages. Il utilisait les couleurs pures et aimait peindre la réflexion de la lumière sur l’eau.