Armand Point

Biographie de Armand Point ( 1861-1932 )

Natif d’Alger, le jeune Armand Point grandit à Paris auprès d’une tante après la mort de ses deux parents, terrassés par le choléra et le typhus, alors qu’il a seulement 6 ans. Son premier maître sera Auguste Herst, son professeur de dessin au collège qui le dote de bases solides. Il lui donne le goût de l’art avec une telle passion qu’Armand Point abandonne ses études et regagne Alger à 17 ans dans le but de s’adonner au dessin et à la peinture. Son deuxième maître et protecteur est le peintre orientaliste Hippolyte Lazerges chez lequel il réside à Alger. Le jeune artiste travaille assidûment et envoie son premier tableau au Salon de 1882 qui sera acquis par l’État. À partir de 1884, il voyage dans l’oasis de Bou-Saâda qui lui offre le sujet de nombreuses toiles entre 1884 et 1891. Fort de ses premiers succès, il est choisi pour réaliser certains panneaux décoratifs du pavillon algérien lors de l’Exposition Universelle de 1889. 

La même année, il fait sa première exposition personnelle à la Galerie Georges Petit puis se tourne résolument vers le symbolisme après un retour en France en 1891 et sa rencontre avec le "Sâr" Joséphin Péladan. Ce personnage mystérieux comme il en existant tant à cette époque lui dévoile un univers étrange, à la fois romantique, spiritualiste et bizarre, dont il s'était institué le mage incontesté.

Ce moment coïncide avec des difficultés dans son mariage puis son installation avec Hélène Linder, sa nouvelle muse et compagne. Ensemble ils fréquentent les milieux symbolistes et l’artiste participe aux cinq salons de la Rose-Croix de 1892 à 1896, tout en continuant d’exposer au Salon. Un voyage en Italie grâce à une bourse qu’il obtient par l’entremise de Puvis de Chavannes se révélera décisif dans la vision artistique d’Armand Point qui s’approprie alors l’esthétique des grands maîtres italiens Léonard et Raphaël. Les portraits d’Hélène au pastel qu’il réalise dans les années 1890 sont parmi ses œuvres les plus délicates et inspirées. Il en expose dix au Salon de 1893.

Armand Point crée à Marlotte en 1896 les ateliers de Haute-Claire avec une douzaine de collaborateurs pratiquant l’ébénisterie, la sculpture, la céramique, l’orfèvrerie, la dinanderie, la broderie, dans le but de toujours « combattre l’hydre hideuse du matérialisme ». Pendant quinze ans Haute-Claire produira du mobilier, des objets décoratifs, des bijoux, des émaux et des cadres sculptés et dorés, tous d’un grand raffinement.

Avec la grande guerre, les aspirations de l’artistes évoluent. S’il continue de peindre des portraits et des sujets symbolistes, il noue dans la Creuse une amitié durable avec Armand Guillaumin aux côtés duquel il peint les magnifiques paysages de Crozant. Puis, pendant les hivers 1919, 1921, 1923, on retrouve Armand Point à Murol peignant à nouveau sur le motif de somptueux paysages sous la neige participant ainsi à la renommée de «Ecole de Murols». Le musée des peintres de l’école de Murol lui rendit hommage récemment à travers une exposition à l’été 2012.