Ferdinand Roybet

Ferdinand Roybet

Biographie de Ferdinand Roybet ( 1840-1920 )

Après avoir passé son enfance dans le café tenu par sa famille à Uzès, Ferdinand Roybet part avec ses parents s’installer à Lyon. Le jeune homme entre alors à dix-sept ans dans la classe de gravure de Vibert, qu’il quitte assez vite pour étudier la peinture. En 1863, il participe à un concours d’école avec un Saint Irénée martyr et vend sa première toile dès l’année suivante. En 1864, suite à la mort de son père, il s’installe seul à Paris. Son travail acharné lui permet de progresser rapidement et de se créer un style personnel. Il débute dès 1865 au Salon avec deux toiles qui annoncent son goût pour les scènes de la Renaissance et des siècles passés. Il expose également cette même année deux eaux-fortes à la Société des Aquafortistes.

En 1866, il expose un grand tableau, Le Fou sous Henri III (Grenoble, musée des Beaux-Arts), qui fait sensation au point d’être acquis par la Princesse Mathilde, consacrant ainsi le talent de l’artiste. Cette prestigieuse acquisition lui assure dès lors une grande réputation. Cette œuvre marque chez Roybet l’irruption violente, voire agressive de la couleur, dont il use dès lors d’une façon très originale. Le succès rencontré l’incite à poursuivre son style rétrospectif, qu’il a hérité en partie de l’école de peinture lyonnaise et qui correspond aux idéaux artistiques du Second Empire, alors friand des reconstitutions historiques. Les Salons suivants confirment son succès auprès du public comme auprès de la critique et des acheteurs (Le Duo, 1867 ; Les Joueurs de Trictrac, 1868). En 1871, Ferdinand Roybet effectue le premier de ses voyages en Hollande et améliore ainsi sa connaissance des maîtres anciens, dont il exécute de nombreuses copies. Il découvre notamment la force des œuvres de Frans Hals et en retire une virtuosité accrue dans le maniement des couleurs et une certaine façon de poser les tons clairs avec la pointe du pinceau. Il acquiert également à travers l’exemple de Hals une nouvelle manière de mettre les visages en valeur sur des fonds sombres et des vêtements austères où seule la blancheur d’une fraise éclaire l’expression des traits. Par ailleurs, l’étude de Rembrandt, Teniers, Rubens, Jordaens et Brouwer est aussi pour lui un enseignement précieux. Au cours de l’année 1872, il voyage en Algérie, multipliant les croquis où l’on retrouve déjà la liberté de trait caractéristique de ses dessins à la plume. C’est à partir de cette période également qu’il commence à peindre ses premiers mousquetaires et gentilshommes auxquels il doit une partie de sa réputation.

Après une interruption de plusieurs années, Roybet expose à nouveau au Salon à partir de 1892, où il fait une rentrée triomphale (Portrait de Juana Romani). En 1893, Charles le Téméraire entrant à cheval dans l’église de Nesle lui vaut la médaille d’honneur. Cette scène de reconstitution historique et de dimensions considérables assure la réputation de l’artiste à l’étranger, où elle est présentée. Parallèlement, il poursuit une carrière de portraitiste réputé auprès de la riche bourgeoisie française et américaine, en donnant à ses modèles une image à la fois psychologiquement exacte et socialement satisfaisante. Parmi ses portraits, on peut citer ceux du Comte Potocki, de Jules Lefebvre, de Cormon, ou Madame Olympe Hériot (1891), qui révèlent l’influence des estampes japonaises dont il étudia aussi la composition. Roybet multiplie les succès au Salon en y présentant certaines de ses œuvres les plus importantes : Propos galants (1893), La Main chaude (1894), La Sarabande (1895), L’Astronome (1898), Les Savants (1901), Le Refus des impôts (1909).

Roybet possède à cette époque une position véritablement internationale. La Sarabande, notamment, est demandée dans de nombreuses expositions, non seulement en province, mais également à l’étranger, de Venise à Copenhague. La maîtrise de l’artiste est alors à son comble et, après avoir réalisé de grandes scènes de genre d’une facture éblouissante, il se concentre progressivement sur des compositions où l’essentiel de l’œuvre se trouve dans le jeu d’expression des différents personnages. Ses séjours en Italie et son voyage en Espagne, où il étudie longuement Vélasquez, accentuent peut-être cette tendance qui va en se prononçant à la fin de sa vie. Sa réputation croissante lui attire des élèves et une petite cohorte de protégés, parmi lesquels Consuelo Fould. Nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1893, il devient Officier et membre de l’Institut. Il obtient aussi la médaille d’honneur aux Expositions Universelles d’Anvers (1894), de Berlin et de Vienne. Il se consacre aux sujets religieux à la fin de sa vie.

Roybet, dont la peinture est caractérisée par une grande fermeté de facture, présente souvent des portraits revêtus de costumes aux soieries éclatantes, allant de la fin du XVIème siècle jusqu’au au XVIIIème siècle. Il procède à une véritable transposition des hommes et des femmes du présent dans un temps passé, compris comme un âge d’or et paré du prestige de l’histoire. L’artiste excelle notamment dans la représentation des reîtres, des mousquetaires et des gens de cour du XVIIIème siècle. Ses toiles eurent longtemps la faveur des foules au Salon. Outre des portraits, il produisit de nombreuses toiles de genre ou de reconstitution historique. La virtuosité technique de Roybet, ainsi que son sens décoratif et sa touche grasse et forte, l’apparentent à Rubens et à l’Ecole flamande. Avec son goût pour l’histoire, son interprétation noble des scènes courantes et sa passion pour les maîtres hollandais du XVIIème siècle dont il a assimilé la technique de façon extraordinaire, Roybet correspond pleinement aux attentes esthétiques de la société de son temps. Son œuvre est immense. Par ailleurs, il collectionne de nombreux objets d’art, formant dans son atelier un véritable musée d’art médiéval, période qui avait sa préférence, bien que ses sujets de peintures correspondent plus largement au XVIIème siècle. Un musée lui est consacré à Courbevoie.

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