Yves Saint Laurent

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Biographie de Yves Saint Laurent ( 1936-2008 )

Yves Saint Laurent est né à Oran en 1936 où il passe toute sa jeunesse. Il arrive à Paris en 1955 pour s’inscrire à l’école de la Chambre syndicale de la haute couture. Il est alors embauché très vite par Christian Dior dont il prendra la place à la mort de celui-ci en 1957 à l'âge de 21 ans. Malgré son jeune âge, il rencontre le succès : « Trapèze », la première collection qu'il dessine pour Dior, est un triomphe.

Après quelques saisons passées au sein de la prestigieuse maison de haute couture, Yves Saint Laurent part fonder l'entreprise qui porte son nom, avec son compagnon Pierre Bergé rencontré en 1958 et qui ne le quittera plus jusqu'à sa mort. La première collection haute couture est présentée en 1962 ; elle sera suivie de la robe Mondrian (1965) ou la collection « Pop Art » qui rappellent son goût pour l'art. Le smoking, le tailleur-pantalon hérités du vestiaire masculin, ou la saharienne sont pour toujours des pièces iconiques du vestiaire Saint Laurent.

En parallèle à la haute couture, le couturier créé en 1966 une collection de prêt-à-porter de luxe sous le nom de Saint Laurent rive gauche. Les collections, dessinées spécifiquement pour le prêt-à-porter, sont réalisées par un industriel extérieur. Le succès est immédiat : des boutiques ouvrent partout en France, à New-York en 1968, à Londres en 1969, la même année que la première boutique homme. En juillet 1974, afin de s'agrandir, la maison de Couture est transférée au 5 avenue Marceau, dans un hôtel particulier Second Empire. Le 23 octobre 1985, Yves Saint Laurent reçoit l'Oscar du plus Grand Couturier pour son œuvre. Fin 1986, la maison de Couture Yves Saint Laurent acquiert le Groupe Charles of the Ritz qui exploitait jusqu'alors les parfums et cosmétiques Yves Saint Laurent dans le monde. 1998 célèbre 40 ans de création d’Yves Saint Laurent. Le couturier se concentre sur la haute couture à partir de la fin des années 1990. Il est nommé commandeur de la Légion d'honneur en 2001, avant de faire ses adieux à la haute couture le 7 janvier 2002.

Le 31 décembre 2002, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé achètent le 5 avenue Marceau qui deviendra le siège de la Fondation. Désormais, Yves Saint Laurent se consacrera aux activités de cette Fondation dont les buts sont la conservation des 5 000 vêtements et des 15 000 objets qui en constituent le fonds et à l’organisation d’expositions thématiques. Depuis le 3 Octobre 2017, le Musée Yves Saint Laurent rend compte du génie créatif du couturier autour de la création des collections de haute couture et d’un certain art de vivre aujourd’hui disparu.

Amoureux d’art et de scène, Yves Saint Laurent crée parallèlement à la mode de nombreux costumes pour le théâtre, le ballet puis le cinéma. Il collabore avec Roland Petit dès 1959 pour les costumes du ballet Cyrano de Bergerac, puis avec Claude Régy, Jean-Louis Barrault, Luis Buñuel, François Truffaut, Alain Resnais. Il habille notamment Jean Marais, Zizi Jeanmaire, Arletty, Jeanne Moreau, Claudia Cardinale, Isabelle Adjani, ou encore Catherine Deneuve.

En 1965, le chorégraphe Roland Petit s’empare du chef d’œuvre de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, et crée sa première chorégraphie pour le ballet de l’Opéra de Paris. Grande figure de la danse néoclassique aux yeux cernés de khôl, il frappe à la porte de l’atelier du jeune Yves Saint Laurent. À l’époque, le couturier travaille à l’élaboration d’une ligne devenue célèbre depuis : la collection Mondrian. Inspirées des rectangles de couleurs du peintre néerlandais Piet Mondrian, les robes de Saint Laurent font l’effet d’une révolution dans la haute couture de l’époque. 

Roland Petit, lui, adore la mode, et compte bien s’en servir pour faire de Notre Dame une adaptation avant-gardiste de l’œuvre de Victor Hugo. Alors que la réalisation des costumes est confiée à Yves Saint Laurent, c’est Maurice Jarre qui compose la musique. Neuf représentations au Palais Garnier du 11 au 27 décembre 1965 seront données de ce ballet en deux actes. Les danseurs sont habillés de costumes médiévaux aux couleurs saturées alors que Roland Petit avait l’habitude de travailler avec des costumes à plumes ou transparents. Suivront une collaboration et une amitié de longue date entre le chorégraphe et le couturier qui marqueront les années 70 et feront entrer les ballets de Roland Petit au répertoire de l’Opéra de Paris. D’ailleurs en 1996, Yves Saint Laurent revient sur leur collaboration avec ces mots :

« Lorsque nous avons travaillé, Roland Petit et moi, sur Notre-Dame de Paris, nous n’imaginions pas que trente ans plus tard ce ballet serait encore à l’affiche de l’Opéra de Paris. Dès sa création, ce fut un succès, aujourd’hui c’est un classique. Classique de la modernité, de l’invention, de l’imagination. J’ai voulu que les costumes soient colorés comme les vitraux d’une cathédrale et j’ai emprunté à Mondrian le costume de Phoebus. J’ai essayé d’accompagner la jeunesse intemporelle de la chorégraphie. Celle des variations d’Esmeralda, des pas de deux et des pas de trois. Les juges du tribunal, les mouvements louches de la cour des Miracles, le trouble de Frollo et la tendresse si émouvante de Quasimodo m’ont inspiré, comme une fresque du Moyen Âge. » 

Les collections du Musée Saint Laurent abritent aujourd’hui 26 dessins des costumes de Notre Dame, dont un dessin très proche du nôtre qui reprend les trois dames de l’ouverture du ballet, avec leurs grandes coiffes inspirées du Moyen Âge et leurs robes aux longues traînes. Notre gouache faisait partie de la collection de Gilberte Cournand, critique de danse, libraire et mécène. Véritablement passionnée par la danse, elle possédait une grande collection d’objets touchant à la discipline dont une partie importante fut donnée au centre national de la danse.

32 avenue Marceau
75008 Paris, France
Du lundi au vendredi de 10h à 19h
Le samedi de 14h à 19h
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