Félix Ziem

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Biographie de Félix Ziem ( 1821-1911 )

Né à Beaune, en Côte d’Or, en 1821 d’un père arménien et d’une mère bourguignonne, Félix Ziem travaille chez l’architecte Lemaire entre 1834 et 1836. Premier prix au concours d’architecture-composition en 1838 à l’École des Beaux-Arts de Dijon, il en est exclu aussitôt pour manque de discipline. Félix quitte alors le domicile parental et se rend à Marseille pour surveiller les travaux de construction du canal. Aimant dessiner les vieilles demeures marseillaises et encouragé par ses premiers clients importants, Félix Ziem décide de vivre exclusivement de son art. En 1840, il ouvre un atelier qui accueille des peintres comme Monticelli ou Auguste Aiguier. Il séjourne à Martigues, Nice et fréquente le Gotha européen à qui il enseigne le dessin.

En 1842, Félix Ziem part à pied pour Rome, échangeant de la nourriture contre des croquis, puis il découvre Venise. Une “révélation”, comme l'artiste le dira lui-même. Cette ville devient sa deuxième patrie, puisqu’il s’y rendra régulièrement, et souvent plusieurs mois par an, entre 1845 et 1892. Ziem est un artiste qui se place dans une époque charnière de la pratique picturale du XIXème siècle. Le travail sur le motif est essentiel, comme l’en attestent les nombreux carnets de dessins, de même que les pochades sur bois ou sur carton, bien que le tableau final relève surtout de l’atelier. C’est ainsi qu’en 1847, il vit à Venise dans un atelier installé sur un “topo”, bateau à fond plat, puis plus tard sur un “traghetto” qu’il aménage en atelier-habitation.

Toute sa vie Félix Ziem ne cesse de voyager : à Constantinople, Beyrouth, Le Caire, Alger, mais aussi en Russie, en Hollande, en Belgique ou en Angleterre. Félix Ziem séjourne fréquemment à Barbizon, où il s’installe dans une roulotte de forain, toujours dans le but de mieux peindre sur le motif. Il y cotoie alors les paysagistes les plus célèbres de son temps, tels Millet, Rousseau, Diaz ou Daumier.

Les années 1860 marquent une production féconde, de nombreuses expositions (Paris, Londres Exposition Universelle de 1861) et un ralentissement de ses pérégrinations qui se limitent désormais à Paris, Venise, Martigues, Nice et Barbizon. En 1870, il est membre du jury de Salon, où il exposait régulièrement depuis 1849, y obtenant une médaille de troisième classe en 1851, et une de première classe en 1852 et 1855. En 1857, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur, officier en 1878 et enfin commandeur en 1908. De 1880 à 1900, sa vie est rythmée par une activité toujours aussi fébrile, une clientèle importante, ses escapades vénitiennes et ses allers-retours entre ses différents ateliers de Marseille, Martigues, Nice et Paris. En 1905, il lègue au Musée du Petit Palais plus de cinquante tableaux, de nombreux carnets de croquis, études et aquarelles. En 1910, le Musée Ziem est inauguré à Martigues. Cette même année, il est le premier artiste vivant à entrer au Musée du Louvre à l’occasion du legs Chauchard. En novembre 1911, il meurt à Paris, après avoir passé l’été à Barbizon.

La technique de Félix Ziem est très variée, et notamment dans le choix des supports. En effet, il a même utilisé le marbre, avec toutefois une prédilection pour les panneaux d’acajou, le jeu des glacis et des “réserves” sur le bois lui permettant une couleur supplémentaire et une accentuation de la perspective. Les huiles sur papier, traitées comme des aquarelles, c’est-à-dire sans reprise, mais de manière plus prononcée et plus colorée, sont cependant plus légères que des gouaches, technique qui ne l’a apparemment jamais intéressé. Si, au fil des années, l’architecture du tableau est moins apparente et moins dessinée, elle perdure néanmoins. Il mélange les techniques : glacis, peinture au couteau, touches juxtaposées. Son style évolue sans cesse avec le temps. Mais Ziem est surtout l’un des derniers peintres-artisans, utilisant des pigments naturels pour fabriquer lui-même ses couleurs, en particulier le lapis-lazuli pour les bleus. Une grande partie de sa vie a été tournée vers la recherche du soleil, et, pour un artiste, c’est la lumière du soleil qui génère les couleurs. Dans des lieux comme Venise, Constantinople ou le sud de la France, les couleurs se trouvent ainsi redéfinies. Les jaunes s’habillent d’or, les oranges de cuivre, les rouges deviennent rubis, les bleus sont cobalt, les verts se parent de citron et le blanc n’est plus que lumière. Tels sont les termes que l’on peut employer pour décrire la palette de Ziem. Ses couleurs vibrent dans une compréhension totale des effets de lumière, préfigurant le travail des impressionnistes près de trente ans avant. D’ailleurs, Vincent Van Gogh l’enviait pour ses bleus en disant : “Je voudrais pouvoir faire des bleus comme Ziem qui ne bougent pas tant que les autres”.

Théophile Gautier, qui compara la peinture de Ziem à celle de Turner a donné cette définition de son talent : “ Chaque artiste a une patrie idéale souvent éloignée de son vrai pays. La patrie de Ziem est Venise. C’est là que sa peinture a son domicile légal. Avec une goutte d’eau où se dissout une parcelle de couleur, il bâtit en quelques coups de pinceau une maison au crépis vermeil. Mais ce qu’il exprime mieux encore, c’est l’eau verte de la lagune, brisée en mille écailles de lumière et reflétant le caprice du ciel à travers le sillage et les remous des gondoles qui dérangent les silhouettes répercutées des palais”. Connu comme le peintre de Venise, Ziem a également au cours de ses nombreux voyages peint des scènes plus exotiques, des vues de la Tour Eiffel, mais aussi des portraits, des scènes de genre, des natures mortes. Nul ne sembla plus apte que lui à cette époque pour peindre Venise et Istanbul, et comprendre leurs mystères.

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