Durant ses quinze années passées en Orient, Pinel de Grandchamp s’est forgé une solide réputation auprès des plus grands dirigeants, dont il a pu réaliser les portraits. Son retour en France est marqué par l’exposition de ses peintures orientalistes, inspirées par ses voyages. Ses beautés turques sont particulièrement appréciées au Salon, ainsi que ses toiles intimistes représentant des scènes de la vie quotidienne.
On peut noter dans notre tableau toute la qualité du portraitiste qui saisit la grâce de son modèle dans un subtil jeu de clair-obscur. La jeune femme a le visage tourné vers une fenêtre ou une porte d’où provient la lumière qui se reflète sur son visage et en révèle la beauté. Dans sa main, elle tient un élégant sineklik, chasse-mouches ottaoman en bois, passementerie et feuilles de palmier dont on peut voir aujourd’hui un modèle identique conservé au musée national Eugène Delacroix.
Elle a posé ses mains sur un coffre au décor chinois duquel elle a certainement sorti le collier en perles de jade entouré à son poignet et traditionnellement porté par la noblesse chinoise.